Voix Commune !

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Expression du mercredi 10 juillet 2024 - Mon Premier, numéro été 2024

Nous vivons des temps incertains du point de vue politique, social, économique, géopolitique. Des hommes et femmes utilisent cette incertitude, jouent sur les peurs des Françaises et Français, tentent de faire reculer les valeurs fondamentales et démocratiques auxquelles nous croyons collectivement. Pourtant, un peu partout dans notre pays, comme dans notre ville et notre arrondissement, il existe des organisations qui résistent : les associations et structures d’éducation populaire, avec leurs dirigeant.es, leurs salarié.es, leurs bénévoles. Lorsque vous franchissez les portes de ces lieux, on ne vous demande pas à quel groupe, communauté, religion, classe sociale vous appartenez, on ne regarde pas votre âge, votre couleur de peau, votre orientation sexuelle ; vous êtes accueilli.e pour partager une activité, un moment, une discussion, avec d’autres personnes proches ou différentes de vous, peu importe. Ce qui compte, ce sont ces temps où l’on échange, où on apprend à se connaître et à connaître les autres, où on grandit ensemble. C’est ainsi que, sans grand bruit, les structures et associations d’éducation populaire continuent à faire vivre la liberté, l’égalité et la fraternité mais aussi la solidarité et le vivre ensemble. En ces temps incertains, mettons les en avant et remercions les chaleureusement pour tout ce travail fondamental et citoyen.

Pour nous contacter : lamanufacturedelacite@gmail.com

 


Expression du mardi 9 avril 2024 - Mon Premier, numéro printemps 2024

Une avancée pour les femmes qui doit être suivie d’autres

Le 4 mars 2024 restera une date importante pour les femmes comme pour notre pays, celle où la France a fait entrer dans sa Constitution la « liberté garantie des femmes de recourir à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) ». C’est aussi un message fort envoyé aux femmes et aux filles partout dans le monde, un message d’espoir pour la progression de leur droit à disposer de leur corps.

Après les discours et les félicitations méritées, reste à rendre ce progrès réel et accessible sur tout le territoire français, par des moyens financiers et humains dédiés accrus. Un tel acquis doit en effet se traduire sur le terrain, dans le quotidien des femmes.

Ce quotidien qui reste incertain pour nombre d’entre elles du fait notamment des difficultés économiques auxquelles elles doivent faire face : les femmes représentent la majorité des personnes vivant sous le seuil de pauvreté (dont environ un tiers des familles monoparentales), des salarié.es pauvres et/ ou travaillant à temps partiel,… Le renforcement et le développement des services publics de la petite enfance, de l’éducation, du logement ou de la santé permettraient d’améliorer nettement leur situation et de faire vraiment avancer l’égalité femmes-hommes.


 

Expression du vendredi 24 janvier 2024 - Mon Premier, numéro hiver 2024

Pour des services publics porteurs de justice sociale et d’écologie

Défendre les services publics à la française n’est ni un gros mot, ni archaïque. Ce n’est pas non plus le reflet d’une peur viscérale du changement, ni une volonté de précipiter la faillite financière de l’État.

Défendre le service public à la française, c’est défendre les communs (santé, éducation, etc.)

Défendre le service public à la française c’est tout simplement prendre en compte que la réduction de la qualité des services publics ne rime ni avec économie pour le contribuable, ni avec réduction automatique de la dette publique, ni avec équité et réduction des inégalités. Au contraire, des services publics bien dimensionnés sont le creuset de la réduction des inégalités et de la transition écologique.

La période COVID a permis de mettre en valeur certains métiers et fonctions mais n’a pas enrayé la dégradation de la qualité du service rendu dans les maternités, les crèches ou dans les services de santé mentale, au détriment des ménages les moins riches et de l’emploi des femmes. En effet, est-il besoin de rappeler que les femmes, soient près de 50% de la population, pâtissent particulièrement de ces politiques ? D’une part car elles constituent la grande majorité des emplois des secteurs du soin. D’autre part, car sans réel service public de la petite enfance ou du vieillissement, ce sont elles, qui, en grande majorité, adaptent leurs vies professionnelles aux besoins de leurs familles.

lamanufacturedelacite@gmail.com


Expression du vendredi 27 octobre 2023 - Mon Premier, numéro automne 2023

Lyon Ville hospitalière

Le nombre d’exilé.e.s dans la métropole de Lyon augmente en ce début d’année scolaire. Les associations en témoignent : les nouveaux visages, parfois d’enfants très jeunes, se multiplient. Dans le cadre d’une stratégie globale pour accueillir les personnes en migration, la ville de Lyon a mis en place un plan d’action appelé Lyon Ville hospitalière qui comporte 50 mesures avec pour but de promouvoir une ville plus solidaire et plus accueillante.

La Manufacture de la Cité, plateforme d'échanges, rencontres, débat et de constructions de projets politiques de gauche, soutient pleinement ce plan ambitieux qui s’inscrit dans la continuité de l’histoire de la région. L’objectif est de concevoir des réponses adaptées aux besoins de ces populations (soins, logement, emploi,    formation, alimentation, hygiène) mais aussi de faciliter l’intégration de ces personnes.

En collaboration avec la métropole de Lyon, la création d’un lieu pour l’accueil des primo arrivants à Lyon en sera une des pierres angulaires. Aux côtés de l’accueil inconditionnel des personnes dans les équipements de la ville, sans tenir compte du statut administratif des personnes, la ville s’est engagée à développer des programmes pour répondre plus spécifiquement aux besoins des femmes et aux personnes LGBTQ+, ainsi qu’à créer un observatoire des migrations qui participera à faire vivre la culture de l’hospitalité sur le territoire lyonnais.

lamanufacturedelacite@gmail.com

 


Expression du vendredi 23 juin 2023 - Mon Premier, numéro été 2023

Le budget de l’État pour la culture augmente. Une bonne nouvelle pour un secteur en crise ? Pas vraiment.

D’abord car cette augmentation suit l’inflation et n’en est pas une. Ensuite car les augmentations ciblent en priorité des projets présidentiels. Enfin, parce que la culture a plus que jamais besoin de financements et de nouveaux modèles mais que les robinets de ses financeurs se ferment et que le contexte n’est plus à la coconstruction.

La région Auvergne-Rhône-Alpes s’illustre particulièrement en la matière et de nombreux acteurs culturels lyonnais en font les frais. Il faut dire que la région est avant-dernière du classement des régions en matière de dépenses culturelles alors qu’il s’agit de la seconde région la plus riche. Elle a baissé près de la moitié de ses subventions en plein exercice comptable, alors qu’il s’agit de financement sur lesquels les acteurs comptent pour clore des exercices budgétaires déjà engagés.

Est-il besoin de rappeler que ces entités remplissent une véritable mission de service public, qu’elles nourrissent l’exception culturelle française que le monde nous envie et qu’elles créent des emplois ? Faut-il préciser que ces coupes, adoptées sans concertation, mettent en péril la culture du consensus qui avaient prévalue jusqu’alors entre l’État et les régions ? Réagissons et espérons aussi que ces décisions accélérèrent la transition du secteur vers les modes de fonctionnement auxquels le syndicat des entreprises culturelles aspire.

lamanufacturedelacite@gmail.com