Non-inscrits
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Expression de décembre 2024 - Mon Premier, numéro 15, hiver 2025
Nous vivons dans un monde incertain.
Les catastrophes climatiques – incendies, inondations, tempêtes – se multiplient sous nos yeux. Les crises s’enchaînent –climatique, sociale, sanitaire – et face à elles, une tentation forte émerge, celle du repli. Repli sur soi, sur des habitudes souvent confortables, sur un déni parfois sidérant.
La critique s’abat sans cesse sur les efforts sur des enjeux écologiques, transformant la bataille d’idées en détestations identitaires : les travaux pour transformer nos rues, les restrictions sur la voiture, la végétalisation et tout ce qui bouscule un quotidien devenu insoutenable. Certains vont jusqu’à la caricature pas si éloignée du déni climatosceptique des soutiens de Trump !
Pourtant, ce n’est qu’à travers une action collective que nous pourrons éviter le pire. Réduire l’impact de ces crises demande du courage, des efforts communs et une vision à long terme. Oui, cela dérange. Oui, parfois cela demande des sacrifices. Mais face à un avenir incertain, ne pas agir serait le pire des choix. Saisissons cette incertitude pour travailler de nouveaux droits pour tou·tes. Nos expérimentations sur le droit à l’eau ou la sécurité sociale alimentaire sur le territoire montrent la voie à l’extension du domaine de la Sécurité Sociale pour couvrir toujours plus de besoins rendus plus critiques avec le changement climatique.
Non-inscrite, Laurence Boffet
Expression de septembre 2024 - Mon Premier, numéro 14, automne 2024
Logement et hébergement des plus fragiles : oui il y urgence
Dans le Rhône, ce sont environ 14 000 personnes qui seraient aujourd’hui à la rue selon l’association Alynea. Un chiffre qui a doublé en cinq ans.
En aucun cas les personnes les plus fragiles, quelle que soit leur origine, ne doivent subir les carences graves de l'État et des Préfectures en matière d'hébergement d'urgence et de logement social et c'est ensemble et en convergence (personnes concernées, usager·es et leurs associations, citoyen·n·es et leurs collectifs, syndicats, partis démocratiques et élu·e·s, ...) qu'il faut agir pour faire pression, surtout avec l'annonce d'un gouvernement nommé sous l’oeil vigilant de l'extrême-droite.
En aucun cas les bénévoles, collectifs citoyens et associations qui les soutiennent ne doivent être stigmatisés. Alors que ce n'est pas leur rôle, elles apportent « un plus » indispensable aux insuffisances de l'État et des Collectivités qui disent ne pas pouvoir faire plus. Les bénévoles sont des « champions » surmenés sans médaille !
Au lieu de s'ignorer les uns et les autres, l'heure est à la convergence des intelligences, des forces, des énergies et des moyens. C'est ce que je comprends de la proposition du Samu Social de réunir tous les acteurs du logement social et de l'hébergement
d'urgence. En effet : de « États Généraux » ou une « Convention citoyenne » en ce sens ?
Pourquoi pas !
Non-inscrite, Laurence Boffet
Expression du mercredi 10 juillet 2024 - Mon Premier, numéro 13, été 2024
Solidarité Kanaky
Les alarmes n’ont pas manqué pour avertir le gouvernement de ce qu’il allait provoquer en prétendant imposer en l’absence de consensus une loi de dégel du corps électoral des provinciales en Nouvelle Calédonie.
Il a pensé convaincre : en France, il est inacceptable que certains Français ne puissent voter, le gel du corps électoral est une anomalie héritée d’un accord de Nouméa obsolète.
Mais la Kanaky/Nouvelle Calédonie n’est pas « un bout de France dans le Pacifique ». Le peuple Kanak a été colonisé. Il est le « peuple premier » de ce territoire défini par les Nations-Unies comme « non autonome et à décoloniser ».
Dans cette colonie de peuplement, les révoltes répétées du peuple Kanak ont été sauvagement réprimées. Mais l’État français s’est pourtant engagé par les accords de Matignon et Nouméa à assumer un inédit et fragile processus de décolonisation, au nom duquel les indépendantistes ont accepté de construire un devenir commun avec les toutes les autres composantes ancrées dans la société calédonienne, dans le respect des droits et de la dignité de tous.
C'est ce que sont venus nous rappeler en juin à Lyon les représentants du peuple Kanak et pour lequel le collectif lyonnais de solidarité Kanaky/Nouvelle Calédonie appelle à se mobiliser.
J'en suis solidaire.
Non-inscrite, Laurence Boffet