Lyon, c’est un lieu emblématique avec son atmosphère et ces lumières changeantes. C’est une ville qui a vécu une longue histoire, en perpétuelle rénovation : la capitale des Gaules voit la disparition de ces sites insolites. On ne trouve plus la plupart de célèbres vues prises par Blanc et Demilly aux années 1930, presque jamais une seule image en entier. Il reste des points les plus remarquables, comme le chevalier sur la place Bellecour ou la fontaine Bartholdi de la place des Terreaux. Mais il n’existe plus certains bâtiments ou détails particuliers de la ville. Et si on se posait  la question: comment ces endroits se regardaient, qu’est-ce que les entouraient, quels étaient ces points de vue ?

Georges Didi-Huberman dans son livre Écorces disait que les objets peuvent regarder, voir et subir la réalité. Comme ça si on crée l’écorce de la canette en lui faisant un sténopé anamorphique, remplie par le papier photographique, pour voir l’échelle de 360 dégrée, on verra ces endroits par eux-mêmes. Comment eux, ils se voyaient.

La cosmographie de la ville est traduite par ce procédé atypique où le temps est bouclé, épicé par l’impression de vertige. Un vertige qui atteste à son tour une accélération de vie de la société moderne, qui mute dans les décorations du passé.

Le photographe russe Georgii Vinogradov cherche capturer la fiction dans l'environnement urbain. Il expose régulièrement en France, à l'étranger et publie ses travaux de photographie documentaire. Il vit à Lyon.