Mahler Symphonie n° 5

Takemitsu, Turnage, Henze, Pärt : les plus grands ont écrit pour Håkan Hardenberger. Rien de plus naturel, donc, que la rencontre du musicien suédois avec Olga Neuwirth, dont les premiers pas musicaux ont été accompagnés par la trompette. Rien d’étonnant non plus dans le couplage de ce concerto avec la Cinquième Symphonie de Gustav Mahler, car … miramondo multiplo… emprunte tout à la fois à Händel, Stravinsky, Miles Davis et, bien sûr, Mahler. Miles Davis parce qu’Olga Neuwirth souhaitait devenir trompettiste de jazz avant qu’un accident ne ruine ses espoirs ; Mahler parce qu’il est maître comme elle dans l’art de confronter les styles et les humeurs. L’allusion à une fanfare de la Cinquième Symphonie est d’autant plus saisissante qu’elle se frotte à un air douloureux de Händel. Avec Nikolaj Szeps-Znaider, retournons à la source de cette partition monumentale, avec sa terrible marche funèbre, ses étranges ruptures de ton, sans oublier son Adagietto poignant et apaisant à la fois, immortalisé par Luchino Visconti dans Mort à Venise.