Solidarité
- Publié le 10 octobre 2024

RWANDA 1994-2024 : Regards d'artistes et de chercheurs sur un génocide

Trente ans après le génocide des Tutsi au Rwanda, la Mairie du 1er, la Compagnie Passeurs de Mémoires et leurs partenaires proposent une série d'événements pour commémorer cette tragédie et réfléchir à ses implications contemporaines.

Contenu

Trente ans après le génocide des Tutsi au Rwanda, la Mairie du 1er, la Compagnie Passeurs de Mémoires et leurs partenaires proposent une série d'événements pour commémorer cette tragédie et réfléchir à ses implications contemporaines.


Du 16 octobre au 29 novembre, une programmation riche invitant le public à un devoir de mémoire essentiel.


Au programme :
•    Des projections-débats avec des chercheurs et réalisateurs comme Violaine Baraduc et Maria Malagardis
•    L'exposition photographique "Rwanda 1994. Photos survivantes, photos manquantes" de Domitille Blanco
•    La pièce de théâtre "Une saison de machettes" adaptée par Dominique Lurcel de l’ouvrage de Jean Hatzfeld. 
•    Une conférence de l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau

Cette programmation pluridisciplinaire vise à transmettre la mémoire du génocide, notamment aux jeunes générations, tout en interrogeant ses répercussions sur le Rwanda d'aujourd'hui


Programme complet :

  • Salle Paul Garcin investie par le Lavoir Public - 7 impasse Flesselles – Lyon 1er 
    Mercredi 16 octobre – 19h30 – entrée libre (adhésion à l’association « Les Lavandieres » 3€ ) 
    Réservation : lavoirpublic.co
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Projection – Rencontre avec Violaine Baraduc À MOTS COUVERTS (88')

Un    film        réalisé    par    Violaine Baraduc et Alexandre Westphal Production : Les Films de l'Embellie Violaine Baraduc : diplômée en 2011 du Master professionnel de l’université Paris        7    formant    aux    métiers    du documentaire, elle mobilise le cinéma pour ses travaux. Un film adossé à sa
recherche doctorale est sorti en 2014 : À mots couverts met en scène huit femmes génocidaires incarcérées à la prison centrale de Kigali. Vingt ans après le génocide perpétré contre les Tutsi rwandais, Immaculée et ses codétenues racontent leur participation aux violences, retracent leur itinéraire meurtrier et se confient. À l’extérieur, Jérôme, le fils d’Immaculée, occupe une place impossible entre bourreaux et victimes. Né d’un père tutsi, il peine à mettre des mots sur l’histoire qu’il a vécue. La relation qu’il entretient avec sa mère, entre espoir de dialogue et réconciliation impossible

 

  • La Maison des Passages – 44 rue St Georges – Lyon 5éme
    Jeudi 17 octobre - 19h - Entrée libre 
    Réservation maisondespassages.org

Rencontre avec Violaine BARADUC - Tous les oblige à mourir

Violaine Baraduc est chercheuse affiliée à l’Institut des mondes africains (EHESS). Sa thèse d’anthropologie sociale a porté sur la participation des femmes au génocide commis contre lesTutsi du Rwanda et sur l’élaboration d’une mémoire du génocide en prison. En mars 2024 paraît son ouvrage : Tout les oblige à mourir : L'infanticide génocidaire au Rwanda en 1994.
En 1994, le génocide perpétré contre lesTutsi du Rwanda n’épargne pas les relations les plus intimes. Dans certaines familles « mixtes », des grands-parents, des oncles, des tantes, des cousins, des maris, et même des pères ou des mères, s’en prennent à leurs proches. Ainsi de Béata Nyirankoko et Patricie Mukamana. Après plusieurs semaines de massacres sur tout le territoire, ces deux paysannes hutu se résignent à tuer les enfants qu’elles ont eus avec leurs maris
tutsi. À partir d’entretiens, d’archives judiciaires et d’observations, cette enquête donne à entendre les voix des deux mères et celles de différents membres de leur famille, accusés ou rescapés. Interrogeant le rôle des femmes et des rapports de genre dans les tueries, elle dévoile certains rouages essentiels du retournement des liens affectifs et sociaux à l’œuvre durant un génocide commandité par l’État, mais massivement exécuté par la population.

 

  • Médiathèque de Vaise – Lyon 9éme - Festival Sens Interdits – Contre Sens
    Jeudi 17 octobre - 18h30 - entrée libre reservation@sensinterdits.org

Rencontre - Le monde sur un plateau : Rwanda / En lien avec le spectacle Génération 25

Avec Hope Azeda et Yannick Kamanzi, animé par Assumpta Mugiraneza (sous réserve). Lors de cette discussion, les artistes invités aborderont les questions de la transmission des mémoires et des traumatismes générationnels. Un rendez-vous pour parler des violences et des crimes subis mais avant tout pour parler de tolérance et d’espérance.
« Tel est mon passé et il ne me définira pas. » Hope Azeda

 

  • Théâtre de la Renaissance - Oullins - Festival Sens Interdits – Contre Sens

  • Vendredi 18 octobre – 20h / Samedi 19 octobre – 17h reservation@sensinterdits.org

Spectacle - Génération 25 

Texte et mise en scène Hope Azeda et Yannick Kamanzi
Trente ans, c’est le temps qui nous sépare du génocide contre les Tutsi en 1994 au cours duquel plus d’un million de personnes ont perdu la vie en cent jours à peine. Vingt-cinq ans, c'est le temps nécessaire à l’émergence d’une nouvelle génération. Une génération en quête de réconciliation, d’espoir et de liberté, malgré le poids
 
Huit jeunes artistes rwandais se réapproprient la mémoire de la tragédie qu’ils n’ont pas vécue. Enfants de rescapés ou orphelins, nés de parents survivants ou auteurs de crimes, ils font entendre leur voix pour conjurer le sort. Dans une pièce chorale à l’énergie réparatrice, ils interrogent le passé, l’aveuglement et la responsabilité de celles et ceux qui les ont précédés. Ensemble, ils dansent et chantent pour se forger un avenir commun. Génération 25 est une histoire en train de s’écrire, une prise de parole engagée et salutaire dont on ne ressort pas indemne. Une performance qui porte haut les récits et l’espoir collectifs, mais aussi une promesse et un appel à toute la jeunesse du monde. Faire tomber le mur du silence.
Mise en scène et texte : Hope Azeda et Yannick Kamanzi
Avec Hirwa Aubaine, Niyonkuru Jihadi, Delah Dub. Voix : Peace Jolis, Lydia Abijuru - Percussion : Mutangana Moise - Piano : Serge Rugamba Gasasira – Saxophone : Kubwimana Israel Production déléguée : Sens Interdits

 

  • Le Lavoir Public – 4 impasse Flesselles – Lyon 1er
    Le 18 octobre – 19h – entrée libre (adhésion à l’association « Les Lavandières" 3€) 
    Réservation : lavoirpublic.com

Lecture : La Stratégie des Antilopes

Lecture de passages du livre de Jean Hatzfeld par Dominique Lurcel
La stratégie des antilopes est le troisième livre de Jean Hatzfeld consacré au génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994 et qui donne suite aux deux précédents. « Un matin brûlant de mai 2003, une file de prisonniers franchit les portes du pénitencier de Rilima, en chantant    des    alléluias.    Ces    anciens    tueurs    rwandais    (les
« personnages » d’Une saison de machettes) viennent d’être libérés, à la surprise de tous, notamment des rescapés qui les regardent s’installer à nouveau sur leurs parcelles, à Nyamata et sur les collines de Kibungo ou Kanzenze. Que peuvent désormais se dire Pio et Eugénie, le chasseur et le gibier à l’époque des tueries dans la forêt de
Kayumba, lorsqu’ils se croisent sur le chemin ?»
 
 

Projection – rencontre avec Dominique LURCEL

DOMINIQUE LURCEL, PORTRAIT D’UN PASSEUR DE MÉMOIRES (60')

Projection du film d’Yves Benitah & Patrice Pegeault
Il y a des hommes de théâtre dont le travail artistique se fond dans leurs engagements. Inlassablement, Dominique Lurcel poursuit sous des formes théâtrales différentes son travail de réflexion sur les bourreaux et les victimes de notre
temps. Il aborde des sujets qui sont encore et toujours d’actualité. Ce documentaire-portrait témoigne de son activité artistique bouillonnante, en s’appuyant sur trois saisons théâtrales exceptionnelles durant lesquelles il revisite plusieurs de ses spectacles et en crée d’autres. Une œuvre à la fois prolifique et d’une cohérence absolue.
Nathan le Sage de G. Ephraïm Lessing ; Le contraire de l’amour – Journal de Mouloud Feraoun 1955-1962 ; Primo Levi et Fernando Camon – Conversations ou le voyage d’Ulysse ; Sermons Joyeux de Jean-Pierre Siméon ; Passeports pour la liberté à partir du travail du sociologue Stéphane Beaud …Des spectacles qui, par la puissance littéraire de leur auteur et la force de leur propos, apportent un éclairage essentiel sur notre présent

 

  • Le Lavoir Public – 4 impasse Flesselles – Lyon 1er
    Le 19 octobre – 19h – entrée libre - (adhésion à l’association « Les Lavandières » 3€) Réservation : lavoirpublic.com

Projection– rencontre : LES GENOCIDES DU XXe SIECLE / Transmission et éducation

Avec la participation de Christophe Montez : Professeur d ‘histoire - géographie, référent académique mémoire et citoyenneté

Gaston Lavoille et les enfants d'Izieu, l’écho d’un juste (55‘)
Un film d’Yves Benitah et Patrice Pegeault
Ce film s’appuie sur un travail d'action artistique et culturelle mené avec des jeunes du lycée du Bugey à Belley à l'occasion d'un hommage à Gaston Lavoille. Cet ancien principal du lycée, pendant la 2éme guerre mondiale, a scolarisé des enfants juifs de la Maison d'Izieu. Une plongée dans l'histoire des enfants d'Izieu, abordant les questions de mémoire, de transmission de l’histoire de la Shoah et de l’antisémitisme. Les Lycéens réunis dans une « classe de l’audace artistique » participent à un atelier avec le slameur Mehdi Krüger. Ils assistent également à une conférence de l’historien Philippe Quintin, et à une rencontre-témoignage avec Claude Bloch dernier survivant lyonnais de la Shoah.

Précédé de la projection de l’émission de télévision du programme Cultures & Diversités :
LES GENOCIDES ARMENIEN ET TUSTI (45’)
Avec :
Jean Paul Ruta - ex-président d’IBUKA Lyon,
Olivier Nasagamba – rescapé du génocide des Tutsi
Daniel Meguerditchian – ex-directeur du Centre National de la Culture Arménienne, historien spécialiste des phénomènes génocidaires.

 

  • Théâtre de Lyon – Les Célestins - Lyon 2 - Festival Sens Interdits – Contre Sens
    Samedi 19 octobre. - 17h30 reservation@sensinterdits.org 

Projection - RWANDA 94


Projection du film de Marie-France Collard et Patrick Czaplinski,
Film tourné en avril 2005 lors des ultimes représentations du spectacle Rwanda 94 au Théâtre de la Place (Liège, Belgique).
 

  • Théâtre Kantor - ENS Lyon 7 - Festival Sens Interdits – Contre Sens
    Lundi 21 octobre – 19h30
    reservation@sensinterdits.org
     

Rencontre - Jacques Delcuvellerie

Groupov un parcours, paru aux Éditions Théâtre & Publics (mai 2023), couvre de manière détaillée l'ensemble des activités du collectif Groupov et son évolution, depuis sa fondation jusqu'à aujourd'hui. Fondé à Liège, en Belgique, en janvier 1980 à l’initiative de Jacques Delcuvellerie, le collectif pluriculturel et pluridisciplinaire Groupov s’est investi hors des limites habituelles du champ théâtral et ses travaux se risquaient dans de nombreux domaines : performance, écriture, composition et concert, vidéo, arts plastiques et pratiques pédagogiques.
Leur création, Rwanda 94. Une tentative de réparation symbolique envers les morts à l’usage des vivants est un spectacle édifiant, sidérant et exemplaire, d'environ 6 heures, entremêlant fiction et réel, chants et paroles, vidéos et théâtre, témoignages et informations. Rwanda 94 restera, pour le critique, écrivain et chercheur Georges Banu, « le grand spectacle indépassable de la fin du siècle passé. La tragédie des temps modernes. » Il y a un avant et un après Rwanda 94

 

  • Salle Paul Garcin – 7 impasse Flesselles, Lyon 1er
    Cie Passeurs de Mémoires / Dominique Lurcel Le mercredi 13, le jeudi 14, le vendredi 15 novembre – 20h – Plein tarif 15€ - tarif réduit 12€
     Réservation & billetterie : ciepasseursdememoires@gmail.com

Théâtre - Une saison de machettes

Texte de Jean Hatzfeld. Adaptation et mise en scène Dominique Lurcel

Dix copains rwandais, Hutu, copains de classe, de matchs de foot, de travaux des champs. En trois mois, d’Avril à Juin 1994, ils ont massacré à la machette, « sans rien penser », tout ce que leur bourgade et les collines voisines comptaient de Tutsi, près de cinquante mille, hommes, femmes, enfants,
leurs « avoisinants », avec qui ils avaient aussi partagé bancs de classe, bancs d’église, soirées arrosées et matchs de foot.
Jean Hatzfeld les a rencontrés dans la prison où ils purgeaient leurs peines (A ce jour, tous, sauf un, ont retrouvé la liberté, leur village, et ceux qu’ils n’avaient pas eu le temps de tuer) : ils ont raconté calmement, placidement, d’une voix posée, presque neutre.
Paroles sans précédent, si l’on se réfère aux autres grands génocides du siècle (même si l’on pense, ici, au journal tenu par Rudolf Höss, le Commandant d’Auschwitz, ou, là, au film de Rithy Panh, S 21). Paroles littéralement sidérantes, au moins autant par la forme qu’elles prennent que par leur contenu, qui posent les questions essentielles sur l’homme, et ce qu’on a appelé, il y a moins d’un siècle « la banalité du mal », , mais aussi sur la mise en place des mécanismes, individuels, collectifs et politiques– inhérents à tout déclenchement de massacres de masse.


Créé en 2006 à Paris puis Avignon, joué jusqu’en 2009, ce spectacle a partout bénéficié d’un accueil impressionnant (Presse et public). Il a été repris en avril/mai dernier à Paris dans sa forme initiale, et sera de nouveau joué une semaine à Paris avant sa présentation à Lyon en novembre prochain.


Avec : Céline Bothorel, Maïa Laiter, Omar Mounir Alaoui, Yves Rousseau, Tadié Tuéné
Musique Yves Rousseau (contrebasse) - Lumière : Philippe Lacombe - Décor : Gérald Ascargorta - Régie générale : Fréderic Lurcel
 
 

  • La Maison des Passages – 44 rue St Georges – Lyon 5éme 
    Le mardi 5 novembre – 19h30 - entrée libre – réservation maisondespassages.org 

Rencontre avec Maria MALAGARDIS

AVANT LA NUIT (roman) de Maria Malagardis Edition : Talents Edition

Dans un petit pays d’Afrique, sur une colline isolée, six enfants sont retrouvés morts. Qui les a tués ? Pourquoi avoir commis un crime aussi monstrueux ? Deux enquêteurs de l’ONU progressent dans un labyrinthe qui les mènera jusqu’à une vérité effroyable. Pendant ce temps, un péril implacable se profile. Mois après mois, le danger s’intensifie, les menaces s’accumulent. Les destins se croisent pendant cette montée des périls : une journaliste en quête d’identité, un couple et leur petite fille confrontés à la haine, des diplomates
désabusés ou compromis, des Casques bleus dépassés par les événements, un jeune rebelle en sursis, un officier inquiétant, un mystérieux Blanc qui semble agir dans l’ombre…Juste avant la nuit pourtant, tout était encore possible. Inspiré de faits réels, ce récit poignant relate le compte à rebours vers le dernier génocide du XXe siècle, celui des Tutsi au Rwanda, l’une des pages les plus sombres de l’humanité.
 

  • Cinéma les Amphis – 12 rue Pierre Cot – Vaulx-en-Velin
    Mercredi 6 novembre – 19h – entrée libre – réservation : amphis@mairie-vaulxenvelin.fr 

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    CinéDuchére – 308 Av Andrei Sakharov – Lyon 9e– Université Ouverte de La Duchére
    Jeudi 7 novembre - 19h – entrée libre – réservation : cineduchere@orange.fr

Projection - rencontre Maria MALAGARDIS

RWANDA VERS L’APOCALYPSE
Un film de Maria Malagardis, Seamus Haley et Michaël Sztanke – narration Gael Faye (70’)
Production Babel Doc, France Télévisions, 2024.


Le 6 avril 1994, le président Hutu Juvénal Habyarimana quitte Kigali pour se rendre à une réunion régionale en Tanzanie. Les pays voisins et la communauté internationale veulent le pousser à accepter le partage du pouvoir avec les rebelles Tutsi du Front patriotique rwandais. Mais les faucons du régime et les extrémistes hutus le savent déjà : le président Habyarimana ne reviendra pas. L’avion présidentiel fait l’objet d’un attentat, jamais revendiqué, qui donne aussitôt le signal. Le génocide des Tutsi fera un million de morts en cent jours. Ce film décrypte comment des Rwandais ont préparé ce basculement, protégé par la France, vers l’extermination la plus fulgurante de l’histoire
Contemporaine. Maria Malagardis est une journaliste française née à Athènes, en Grèce. Dès mai 1994, elle était sur place au Rwanda. Elle couvre l'actualité africaine et grecque pour Libération, Rue89 et XXI. Elle a publié plusieurs ouvrages, notamment au sujet du Rwanda et du génocide des Tutsi.
 

  • Maison du livre, de l’image et du son - Villeurbanne
    Du jeudi 21 novembre au vendredi 6 décembre - Entrée libre

  • Vernissage et rencontre Domitille Blanco le jeudi 21 novembre à 18h
    247 cours Émile Zola, 69100 Villeurbanne (04 78 68 04 04)
    Horaires d’ouverture de l’exposition : Lundi 14h-19h, mardi à vendredi 11h-19h, samedi 10h-18h

Exposition - Rwanda 1994. Photos survivantes, photos manquantes

Exposition conçue par Domitille BLANCO
Le génocide perpétré contre les Tutsi a fait près d'1 million de victimes. L'exposition Rwanda 1994. Photos survivantes, photos manquantes raconte l'histoire du génocide et des survivant.es à travers un objet simple, la photographie de famille. Avec six images et six récits, elle met en lumière le parcours de ces clichés et surtout celui des survivant.es et de leurs proches, depuis le génocide jusqu'à aujourd'hui. Six rescapé.es vivant en Auvergne-Rhône-Alpes rendent hommage à leurs proches assassiné.es en 1994 en témoignant de leur histoire.
Domitille Blanco est chercheuse en sociologie et en anthropologie. Cette exposition s'inscrit dans le cadre du post-doctorat qu'elle effectue au musée du quai Branly - Jacques Chirac (2023-25) sur la circulation et les usages des photographies de famille dans les familles rwandaises transnationales.

 

  • Hôtel de Ville de Lyon - 1 place de la Comédie – Lyon 1er
    Le vendredi 29 novembre – 19h - entrée libre – réservation : protocole@mairie-lyon.fr 

Conférence - débat avec Stéphane Audoin-Rouzeau

Modérateur Fabrice Romanet : Professeur d’histoire-géographie, correspondant académique du Mémorial de la Shoah


Stéphane Audoin-Rouzeau est directeur d’études à l’EHESS et président du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre. En 2017, il publie un livre : Une initiation - Rwanda (1994-2016) dans lequel il fait son « examen d’inconscience ».
« Mais que s’est-il passé ? Après trois décennies d’un parcours de recherche entièrement consacré, à la violence de guerre, un « objet » imprévu a coupé ma route. On aura compris qu’il s’agit du génocide perpétré contre les Tutsi rwandais entre avril et juillet 1994, au cours duquel huit cent mille victimes au moins ont été tuées, en trois mois. Ce qui se joue ou peut se jouer chez un chercheur, dans l’instant tout d’abord, dans l’après-coup ensuite, constitue l’axe du livre qui va suivre. Car l’objet qui a croisé ma route ne s’est pas contenté de m’arrêter pour un moment : il a subverti, rétroactivement en quelque sorte, toute la gamme de mes intérêts antérieurs. »
C’est Hélène Dumas, dont il était alors directeur de thèse, qui l’a emmené au Rwanda en 2008 Un premier voyage « initiatique » inoubliable dont il a gardé des images et des liens très forts avec certain/es rescapé/es. Un voyage qui l’a amené également à s’interroger sur les liens de la France avec le régime génocidaire de Kigali. Le rapport de la commission Duclert, remis en 2021, établit clairement « un ensemble de responsabilités lourdes et accablantes » de la France dans le génocide, et conclut à un « aveuglement idéologique » et à un déni. Pour Stéphane Audoin- Rouzeau, ce rapport a ouvert une brèche qui ne se refermera pas.