Patrimoine
- Publié le 24 décembre 2021

Six tableaux de l'église Saint-Bruno-les-Chartreux bientôt restaurés. Étape 1 : la dépose

Saint-Bruno-les-Chartreux est l'un des édifices les plus remarquables du patrimoine religieux de Lyon et l’un des rares exemples de baroque de la ville. En plus du travail mené sur le bâtiment, une restauration d’envergure concerne les œuvres qui y sont abritées. Six tableaux seront prochainement restaurés. Retour en images sur la première étape : la dépose et le traitement de cinq d’entre eux.

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Après la restauration des tableaux L’Adoration des Mages de Chloé Dupasquier, du portrait de Saint Joseph portant l’enfant Jésus de Louise Brondel, et d’un tableau de Michel-Ange Challe représentant le mariage de la Vierge, la Ville de Lyon, l’État et l’association Église Saint-Bruno, Splendeurs du Baroque, se sont s’associées financièrement pour restaurer les six grands tableaux du chœur et du transept, dont quatre sont classés au titre des Monuments Historiques.

L’objectif global de l’opération est la restauration de ces six tableaux et ainsi accompagner les travaux de restauration des décors intérieurs de l’église, déjà entrepris depuis 2003 et qui se termineront lors de la prochaine phase de travaux avec la restauration des cinq dernières chapelles, en 2022.
 

Une opération en plusieurs étapes

Les premières étapes pour la restauration de ces œuvres d’art sont la dépose, le traitement de préservation des bois et l’étude complète préalable à des interventions de restauration fondamentale.

Les tableaux concernés 

  • L’Assomption de la Vierge et L’Ascension du Christ (1737) de Pierre-Charles Trémolières, avec leurs cadres dessinés par Jacques-Germain Soufflot et sculptés par François Vanderheyde en 1746
  • Le Miracle de saint Anthelme (1629) de François Perrier
  • Saint André conduit au supplice (1640 – 1647) d’Henri Fortier, avec des cadres sculptés par Marc Chabry
  • La Vierge à l’enfant et sainte Anne, d’auteur inconnu du XVIIe siècle
  • Le Père éternel, copie ancienne de l’œuvre de Jean Jouvenet

La dépose

Seul un des deux grands tableaux de Pierre Charles Trémolières vient d’être décroché. De par leur dimension, leur état d’altération et la méconnaissance de leur système d’accroche, il a été décidé de déposer, traiter et restaurer les deux tableaux l’un après l’autre. Les analyses et les découvertes faites sur le premier lors de sa restauration aideront ainsi les interventions sur le second.

La première étape de dépose et de traitement qui vient d’être réalisée a donc concerné cinq des six tableaux ciblés par cette opération. L’Ascension du Christ de Pierre-Charles Trémolières sera pris en charge dans un second temps.

Le traitement par anoxie

Une fois décrochés, les tableaux ont pu être installés pour être traités par anoxie. Ils ont été placés dans des bulles étanches et privées d’oxygène pour quatre semaines. Cela permet de débarrasser leurs cadres et châssis des insectes sans avoir recours à aucune substance chimique.

Les études préalables à la restauration

Une fois les tableaux traités, ils pourront faire l’objet d’analyses précises en vue de leur restauration.
A la suite du rendu des études préalables, la restauration des tableaux pourra être envisagée.

 

Retour en images sur les premières étapes de dépose et traitement des oeuvres.

Colonne de droite 1

Pierre-Charles Trémolières

Pierre Charles Trémolières (1703 Cholet ? -1739 Paris), fit partie de la génération de 1700, qui renouvela la peinture française du XVIII siècle. Il fut formé à Rome avec d’autres artistes prestigieux tels que François Boucher, Edmé Bouchardon, Pierre Subleyras ou Carle van Loo. Il mourut à Paris sans doute à l’âge de trente-six ans, et laissa un corpus peint dessiné et gravé assez restreint. Chacune de ces œuvres constituent donc un élément unique pour étudier ses recherches. Le musée d’Art et d’Histoire de Cholet est le premier lieu de conservation de ses réalisations, et la ville de Lyon en est le second. Le reste de sa production se partage entre l’Hôtel de Soubise à Paris, le musée Fabre de Montpellier et le musée des Beaux-Arts de Grenoble. Ses dessins sont en grande partie conservés à Paris au musée du Louvre et à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Quelques œuvres sont présentes au Metropolitan Museum de New-York, au musée Albertina de Vienne et au Nationalmuseum de Stockholm. A ce jour son œuvre sûre comprend trente-quatre peintures et quarante-trois dessins.

Les deux tableaux de Pierre-Charles Trémolières conservés à Saint-Bruno-Lès-Chartreux constituent à plus d’un titre un intérêt remarquable pour l’histoire de l’art, tant au niveau de la ville de Lyon que pour la peinture française du XVIIIe siècle, mais aussi dans le domaine de l’architecture religieuse.

Colonne de droite 2

L’Eglise Saint-Bruno-les-Chartreux

Propriété de la Ville de Lyon, l’Église Saint-Bruno-les-Chartreux a été classée au titre des Monuments Historiques en 1911, compte tenu de son intérêt tant architectural qu’historique. L’édifice, dont la construction a débuté à partir de la fin du XVIème siècle, a connu de multiples périodes de travaux au fil des siècles.
 

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