Environnement
- Publié le 7 avril 2022

Questions à Yann Arthus-Bertrand, parrain du festival

Crédit photo : Yann Arthus-Bertrand présent à Lyon pour le lancement du festival (photo : Muriel Chaulet)

La 1ère édition du festival Entre Rhône et Saône sera parrainée par le photographe et réalisateur Yann Arthus-Bertrand, dont l’engagement pour la planète, l’eau et les fleuves s’inscrit pleinement en écho avec le festival.

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Quels sont les enjeux écologiques autour des cours d'eau ?
Yann Arthus-Bertrand : Les rivières c'est très important parce qu’elles sont entourées de zones protégées où les animaux vivent. Le bassin du Rhône par exemple s'étend sur près de 10 millions d'hectares. Vous imaginez, tout finit dans les cours d'eau… En France, 90 % des rivières sont polluées par les pesticides. Il faut vraiment repenser notre façon de voir la Terre autour de nous.

Quel sera votre rôle sur cette manifestation ?
Mon rôle est surtout d’aider et de parler, très modestement, d’écologie à tout le monde. L’écologie c’est respecter la vie autour de soi, c’est aimer la vie. Je plaide pour une écologie amoureuse qui donne envie de changer, de s’impliquer. Aujourd'hui on est dans un déni collectif incroyable. Ce rapport à la croissance dans lequel on se trouve nous empêche de réfléchir sur la place du vivant. Pourtant on a tous une responsabilité. Et je pense qu'aujourd'hui on est au début d'un changement de façon de vivre.

Comment les villes peuvent-elles agir pour préserver la biodiversité ?
Les villes ont plus de facilité à agir qu'un gouvernement. Une ville peut décider sur le bio dans les écoles, donner des terres à des maraîchers, agir sur la mobilité… J'ai fait un film pour La Chaîne Parlementaire sur la Convention Citoyenne pour le Climat : 150 personnes prises au hasard, qui ne connaissent rien à l'environnement sont devenues en quelques semaines plus écolos que moi ! Elles ont endossé leur rôle de citoyen, c'est important. Aujourd'hui on a un projet de film avec France Télévisions qui repose sur le fait de prendre une ville de 20 000 habitants, et de les faire changer de comportement. De faire intervenir des associations locales, de filmer ce qui marche et ce qui ne marche pas. De voir où sont les blocages.

Votre livre de chevet du moment ?
Ce n’est pas mon livre de chevet mais il y a un livre de Léo Cohen qui vient de sortir : 800 Jours au ministère de l’Impossible. L’écologie à l’épreuve du pouvoir (éd. Les Petits matins) et qui me passionne. Il a été conseiller au ministère de l’environnement. Il dit qu'on peut mettre Greta Thunberg à l'Elysée, ça ne fera rien changer. Il explique très bien comme il est compliqué de faire bouger les choses, les pressions qui existent de toutes parts. Mais il faut arrêter d'être en colère contre les lobbys, contre les politiques. Ça ne sert à rien. Il faut se demander : « Qu'est-ce que moi j'ai envie de faire ? Est-ce que toi tu es engagé ? Or, agir rend heureux. »